Et si je devenais hypnothérapeute ?
Rêve fou, volume 2. En fait, je crois que le jour de ma retraite, je résumerai ma carrière comme suit :”j’ai cherché à faire autre chose tout le temps”. Ma carrière, c’est la grande fuite. Fuir une boîte, fuir une mission. Et aujourd’hui ? Pareil. Stressée par un marché du travail peu dynamique en Gironde, j’ai renoncé à devenir data analyste pour repartir dans le marketing digital. Un métier à forte dimension capitaliste pour une gauchiste qui ne rêve que d’équité, ça ne manque pas de sel. Alors forcément, je rêve d’autre chose. Genre devenir hypnothérapeute.
J’aurais aimé aider les gens
Quand j’ai fait mon bilan de compétence, au tout début, je me suis questionnée sur une carrière qui aiderait les gens. Je me voyais assez bien coach professionnelle mais il y avait quand même un sacré bémol : je déteste le monde du travail. Du coup, mes coachings risquaient de ressembler à “Tu débarques demain avec ta batte, tu casses plein de matériel. Puis tu démissionnes en hurlant dans un mégaphone qu’ils peuvent tous bien aller se faire foutre”. Coach professionnelle pour quelqu’un qui voit le travail comme une aliénation, ça n’a pas de sens. Au pire, j’aurais pu devenir coach en “supporter le travail en attendant la retraite”. Mais vu que je n’y arrive déjà pas pour moi…
Une oreille compatissante
Et puis, il y a l’hypnothérapie. Que j’avais testée il y a quelques années maintenant et qui m’avait fait du bien sur le coup. Même si… En vrai, je ne suis pas certaine que ce soit le côté hypnose qui m’ait aidée mais le fait d’avoir une oreille compatissante à un moment de ma vie où je m’aimais peu. Un moment qui tombait, comme de par hasard, vers février-mars. Genre là, en ce moment, je suis tellement tendue que je suis étonnée de pas m’être lancée dans une bagarre avec un random dans la rue pour une raison stupide. Cette semaine, j’étais à un tel niveau de sensibilité auditive que je ne supportais littéralement plus le bruit des voitures qui roulent sur la chaussée. Bon peut-être aussi parce que je suis allée chez l’audioprothésiste qui m’a tout récuré mes appareils…
Sortir du marasme
J’en avais parlé un peu dans mes résolutions de début d’année mais pour moi, l’hypnothérapeute, c’est vraiment la personne que tu vas voir quand t’as besoin de parler à un psy mais que tu te sens pas (encore) légitime d’y aller. Vous savez, ces périodes où vous êtes en bad, que vous avez envie de hurler dans l’eau du bain et de tout envoyer péter ? Vous savez que c’est provisoire, que ça ira mieux dans quelques semaines. Mais en attendant, vous vous flagellez H24. Et moi, j’ai même pas de baignoire pour crier dans l’eau. Alors je me dis qu’aller chez l’hypnothérapeute, ça me permettrait de vider ce seau trop plein d’émotions noires. Ca me donne l’impression d’agir et non plus de subir. Je reprends ma vie en main.
Je sais pas chuchoter
Et du coup, j’aimerais bien être celle qui aide les gens à reprendre leur vie en main. Cette présence bienveillante qui vous murmure à l’oreille que tout va bien aller maintenant. Alors déjà, premier obstacle : je ne sais pas murmurer. J’ai beaucoup de difficultés à parler à voix basse. C’est vraiment un état contraignant pour moi et après quelques minutes à chuchoter, je suis vidée. Je pense que c’est lié à mon audition qui n’a jamais été folle. Mais bon, ça, je suppose que ça s’apprend.
Y a hypnose et hypnose…
L’hypnose donc. Imaginons, je me lance. Déjà, je choisis quoi ? Parce qu’il y a plusieurs types d’hypnothérapie. Quand je vais me balader sur les sites d’hypnothérapeuthes, je vois de l’Hypnose ericksonienne, l’EMDR, parfois de la PNL. Je ? Alors, la PNL, j’ai, c’est le truc de mentaliste. Et un duo musical, oui. Mais l’EMDR ? Ca veut dire que tu ris tellement que tu es Explosée Morte De Rire ? Ah non, c’est pour Eye Movement Desensitization and Reprocessing, à savoir l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires. Mmm. Vous savez, je passe pas mal de temps sur les annonces LinkedIn et parfois, je vois un intitulé de poste un peu mystérieux et je lis le descriptif et y a plein de mots que je ne comprends pas… Je me dis “ok, si je comprends même pas l’annonce, c’est que ce job n’est pas fait pour moi”. Là, j’ai un peu la sensation que l’EMDR et moi, ça matche moyen.
Hypnotiser sans trop y croire
Après, cette histoire d’EMDR met un peu en lumière le principal problème que je vais avoir avec l’hypnothérapie : j’y crois moyen. Je crois au fait de verbaliser, de se confier. Mon point initial : c’est la solution de secours quand on n’ose pas aller voir un psy. Voire la première marche pour accepter qu’on a besoin d’un professionnel de la santé mentale. J’aime l’idée d’être ce marchepied. Mais je ne suis pas convaincue du pouvoir de l’hypnose. Alors même qu’il y a des expériences sur la maîtrise de la douleur par l’hypnose, notamment cette vidéo de Julien Ménielle. Mais mon cerveau, il a du mal à relier mouvements oculaires et “reprogrammation” émotionnelle. Je crois même que mon cerveau a du mal avec la notion de “reprogrammation”.
Je ne veux pas de plaies d’argent
Et puis, j’ai un autre frein mais non des moindres. Le confort matériel. Quand j’ai fait mon bilan de compétence, dans la liste de ce dont j’ai besoin pour être bien au travail, le salaire est un sujet. Non que je cherche un gros salaire mais je ne veux pas de charge mentale liée à l’argent. Je suis quelqu’un de naturellement angoissée, tu crois que je vais tenter l’inconfort financier ? Bien sûr que mon mec pourrait m’aider mais il gagne pas de quoi nous faire vivre à deux. Et je suis un peu attachée à mon indépendance financière, aussi. Partant donc de ce point de vue là, je ne me sens pas faite pour une profession libérale surtout que ça impliquerait de faire du… marketing digital pour ma pomme, ahahah. Tuez moi. Et on rappelle que ce gouvernement n’a pas l’air très fan du concept de petit entrepreneur.
Bosser en moit moit
Mais quand même, ça me trotte dans la tête. Parfois, je me dis “hé, fais une formation et trouve un cabinet préexistant qui te laisserait les créneaux du samedi”. C’est vrai, quoi de plus logique pour quelqu’un qui déteste le travail d’enquiller une semaine de six jours ? Mais ce serait le plan : d’abord un jour et puis si ça marche bien, passer en 4/5e et prendre un deuxième jour, etc. Quoi ? Est-ce que ma boîte actuelle me laisserait faire ? Alors là, je suis en plein rêve donc osef. Et puis je pars pas bosser avec un concurrent. Voire je pourrais proposer des prestations pour les salariés de la boîte. Au risque qu’ils démissionnent tous ensuite car Robert est un tyran… Oupsie.
Rêver ne coûte rien
Bref, ça me titille cette histoire. Déjà, là, je sens que je dois en retrouver une, d’hypnothérapeute, parce que ma confiance en moi s’est totalement effondrée et j’arrive pas bien à reprendre pied. Et puis, ça ne coûte rien de se renseigner un peu, de rêver de sa petite entreprise même si… Attention, un rêve fou peut cacher une certaine réalité. Pas nécessairement celle que l’on croit. On en parle semaine prochaine.