Dire non : le dej avec les collègues

Dire non : le dej avec les collègues

Je suis une fille du sud. Est-ce pour cela que je ne jure que par les déjs tardifs ? Je n’en sais rien mais déjeuner avant 13h est un enfer pour moi… Mais pas pour mes collègues. Depuis que j’essaie de manger en fonction de mes envies, je me rebelle et je dis non. Non au déjeuner à midi. Le dej avec les collègues, c’est fini… et c’est franchement pas facile.

Dej entre collègues
(c) Dan Gold

Le dej avec les collègues : un vrai calcul

Le déjeuner en entreprise est un enjeu. Dis-moi avec qui tu déjeunes, je te dirai qui tu es. Je me souviens d’une ancienne expérience où ma chef me cherchait tant de poux qu’elle avait trouvé un « Nina, elle mange toujours toute seule, elle s’intègre pas ». Ce à quoi son alternante avait répondu « faut dire que personne ne l’a aidée à s’intégrer ». Paf. Je me souviens d’un autre taf où on avait expliqué à une ex stagiaire passée en CDI qu’il serait mieux pour elle qu’elle ne déjeune plus avec les stagiaires. Dans ce boulot, c’était magique : les consultants mangeaient avec les consultants, les exés avec les exés et le mélange était tabou. Dans mon ancien taf, on m’avait un peu reproché de ne jamais manger avec mon équipe (la première, je la détestais, les gens étaient lourds et ne m’intéressaient pas). Et même , dans mon taf actuel, mon ex chef toxique m’encourageait à utiliser mes dejs pour « apprendre auprès des spécialistes plutôt que de raconter mon week-end à mes copains”. Mais ça, c’était plus pour m’isoler.

Un déjeuner sain pour une personne
(c) Toa Heftiba

Bref, ma carrière m’a appris que le dej, c’est sérieux. Sauf que j’ai pas envie. D’abord, je veux profiter de cette pause pour me détendre donc j’aimerais autant faire du sport, marcher, discuter avec mes copains ou dej avec des potes à l’extérieur. Ou me retrouver seule avec moi-même et mon carnet pour écrire un peu. Mes dejs préférés, en vérité. Parce que dans pause dej, y a PAUSE, pauuuuuuuuuuse. Ce n’est pas le moment que j’ai envie d’utiliser pour faire progresser ma carrière. Alors après, c’est peut-être pour ça que je ne suis pas directrice… Mais ça tombe bien, c’est pas mon objectif, de toute façon. Et puisque mon seul objectif niveau carrière, c’est ne consacrer que 8h par jour max à mon travail, autant m’autoriser quelques fantaisies. Genre “arrêter de manger quand j’ai pas faim pour être avec les autres”.

L’entreprise ne respecte pas mon rythme de vie

C’est assez difficile d’imposer son rythme en entreprise. Par exemple, quand je télétravaille, je déjeune à 14h et je suis la plus heureuse du monde. Je profite de ma pause pour faire du sport et je déjeune tranquille devant mon bureau en bossant. Sauf que la société n’est pas tellement faite pour ces petites horaires décalées. Déjà, moi, si on me laissait le choix, je préfèrerais un 8h30-17h. Mais dans ce joyeux foutoir qu’est le milieu du webmarketing parisien, on est plus sur du 9h30-18h30 voire 10h-19h. Ce qui implique qu’avoir une vie privée, c’est un tout petit peu plus compliqué. Doooonc, je veux bien admettre le 9h30-18h30 mais si on considère que tout le monde veut aller déj à 12h, ce qui implique un retour à notre poste à 13h, 13h30 en abusant un peu… vous imaginez comme l’après-midi est 10 fois trop long ? Et puis à midi, j’ai pas faim. Car j’ai un secret, un truc de dingue : contrairement à pas mal de mes collègues, je petit déjeune le matin. Alors chacun fait ce qu’il veut dans sa prise de repas mais du coup, nos appétits ne sont pas les mêmes…

Déj avec ses collègues
(c) Regina Victoria

Et aller manger quand on n’a pas faim, c’est dangereux. Parce que du coup, je ne peux pas écouter ma faim vu qu’elle n’est pas encore là donc je mange trop de peur d’avoir faim après. Et puis quelle angoisse quand, à midi, on me demandait ce que je voulais manger… Rien, j’ai pas faiiiiim, laissez-moi tranquille ! Je vous jure, parfois, ça me donnait presque envie de pleurer de parler nourriture et l’idée d’ingurgiter des trucs dans les prochaines minutes alors que j’avais PAS faim. 

Dans le cadre de ma nouvelle vie, nouvelle vie basée sur “je m’écoute”, j’ai donc décidé d’arrêter de me sentir obligée de suivre le troupeau. Et quand on me connaît, dire non, ce fut une belle victoire.

 

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