Kyoto, jusqu’à bout de force : forêt de bambou, Arashiyama et jardin impérial
Kyoto, dernière journée et il va falloir faire des choix car nous ne pourrons pas tout voir. Priorité à Arashiyama et sa célèbre bambouseraie, prise d’assaut par les touristes. Cependant, il pleut et j’espère que ça en découragera plus d’un.
Une forêt de bambous décevante
Notre gare étant située sur la bonne ligne, on est sur place très rapidement. Arrivés à Arashiyama, on trouve la bambouseraie. On y entre, on déambule… et ça ne marche pas. C’est bien joli, je ne dis pas, mais j’ai préféré la bambouseraie minuscule du kokoen à Himeji. La balade est plutôt courte, je m’attendais à quelque chose de plus grand. On reste globalement sur une route assez large à part un endroit aménagé pour qu’on puisse approcher d’un peu plus près. Mais je ne suis pas du tout gagnée par l’atmosphère censément quasi mystique du lieu.
Temple des amoureux et jardin de mousse
Un petit temple dédié aux amoureux, comme une bonne partie des temples ici, est situé dans la forêt avec, comme curiosité, un “jardin de mousses”, dixit mon guide. Moi, j’appelle ça un simple bout de terre, re déception. On croise, lors de la balade, un petit train rouge au toit en plexiglas, le train pour Sagano “le trip le plus romantique”. Dans l’absolu, la balade doit être chouette mais il pleut donc ce sera sans nous. D’ailleurs, la bambouseraie est divisée en deux par une voie de chemin de fer. J’espérais y voir ce fameux train rouge qui m’évoquait le petit train jaune des Pyrénées mais non, c’est la ligne régulière… Et je crois que c’est là que s’explique ma déception. Oui, le manque de luminosité a pu jouer ainsi que l’image que je m’en faisais? Cf le jardin de mousses. Mais non, en fait, ce qui m’a décontenancée à Arashiyama, c’est l’impossible quiétude. Il y avait déjà pas mal de monde malgré la pluie mais ça, on fait avec. Non, le problème, ce sont les taxis qui passent sur la route qui traverse la forêt toutes les deux minutes. Imaginez : vous essayez de vous imprégner de la sérénité de la nature et vous devez vous coller au bord de la route pour laisser passer une voiture. Ou entendre le ding dong annonçant le passage d’un train. Même si, ça, j’aime bien parce que c’est le même dans les mangas et c’est comme une petite madeleine de Proust.
Gogoland
Un peu dépités, on sort de là pour faire un tour dans ce que nous appellerons Gogoland, la zone marchande pleine de souvenirs trop chers. Tu peux même payer en euros si tu veux ! On fait un tour du côté de la rivière pour s’offrir une jolie vue sur la montagne puis on quitte Arashiyama, retour Kyoto.
Errer dans la gare de Kyoto
Retour à la gare centrale, plus précisément. Il faut savoir que la gare de Kyoto est monumentale. Littéralement. Un peu curieuse, j’ai envie de monter tout en haut des escalators et nous découvrons une superbe vue panoramique de la ville, limite plus belle que celle qu’on a eu au temple Inari, ne laissant qu’entrevoir la ville à travers la brume. Même si cette highway centrale dans une ville rendue fantomatique m’active l’imagination puissance 1000 ! Un petit coucou à la tour de Kyoto franchement laide mais hyper pratique pour se repérer. Je remarque également un gros temple à côté… Initialement, j’avais prévu de faire un tour à l’est de la ville dans le quartier des temples mais Victor en avait un peu assez des temples (moi-même, j’avoue…) donc nouveau plan : on va visiter ce temple là puis on trace au Palais impérial pour flâner dans les jardins.
Un temple au coeur de la ville
Le temple Higashi Honganji est un temple bouddhiste plutôt colossal avec le plus grand toit en bois du monde. On retire nos chaussures pour entrer dans un lieu au sol recouvert de tatamis, c’est assez agréable de marcher dessus. La salle est divisée en deux parties : les deux-tiers où vous pouvez vous asseoir pour prier et une dédiée aux autels et petites mises en scène. Note pour moi-même : me remettre à jour sur les pratiques bouddhistes… Entre les deux bâtiments, une petite histoire du temple qui a évidemment brûlé et été reconstruit (une constante dans la plupart des monuments que nous avons visité), on a aussi droit à une petite maquette nous montrant des travailleurs descendant une énorme tronc de la montagne enneigée avec un glissement de tronc et des pauvres ouvriers enfoncés dans la neige avec juste les jambes qui dépassent. J’ai de légers doutes quant à leur survie…
Promenade impériale
A présent, on fonce vers le Palais impérial. On marche, on marche, on marche… et on finit par prendre le métro. C’est là qu’on mesure toute la différence entre nos tous premiers jours de voyage et notre état au deux-tiers du séjour : au début, on faisait tout à pied et quand on prenait le train ou le métro, on était genre “ok ok, on va pas s’asseoir pour deux stations !”. Là, on en est à prendre et à s’asseoir pour une seule station. Bref,on arrive afin dans le jardin impérial, un jardin aux très grandes allées un peu austères, rien à voir avec celui de Tokyo… Les jours de beau temps, ça doit être fort charmant, surtout qu les pelouses ne sont pas interdites.
L’impossibilité d’un bar
Pour se remettre un peu de nos émotions et nous reposer les pieds, nous décidons d’aller boire un verre. Quelle aventure ! Manifestement, les Japonais sont moyen branchés bar ou alors nous étions dans le mauvais quartier. On a marché bien une demi-heure avant de trouver… un pub. Oui, on se retrouve dans un pub au Japon, qu’est-ce qu’il y a ? En fait, les Japonais ont l’air de boire et de manger au même endroit mais on n’a pas faim. Bref, je déguste un petit daiquiri qui donne chaud aux joues, on mate distraitement un championnat de fléchettes à la télé. On retourne enfin à la gare de Kyoto à pied en suivant la Tour. Enfin l’appart, on déguste des noodles lyophilisées (en vrai, j’adore) et des desserts bizarres genre du pain au melon (farce bonne mais contour beaucoup trop pâteuse), une crème de potiron (bonne mais pas autant que la mienne) et un espèce de loukoum complètement gluant au thé matcha… dégueu.