Jorane et le violoncelle

Jorane et le violoncelle

Cet article n’est pas un conte mais une ode à mon artiste musicale préférée et de très loin : Jorane.
Jorane

Une artiste découverte par hasard 

Tout commence un jour de mai 2002. A cette époque, j’utilisais beaucoup un logiciel, audiogalaxy, qui permet de télécharger de la musique. C’est mal, ne m’imitez pas. Ce logiciel disposait de son propre site et quand on choisissait des chansons, il y avait une petite indication : « les gens qui possèdent cette chanson écoutent aussi… ». Un jour, sans doute en téléchargeant du Tori Amos, je vois marqué un nom bizarre, très québécois, ce qui tombe plutôt bien. Avec ma maîtrise sur le Canada, je suis à fond dans ma période québécoise. Je télécharge trois chansons pour voir; Oui, toujours trois, comme ça, si une me plaît pas, ça peut être parce que je suis mal tombée. Deux aussi,. Mais si au bout de trois, j’accroche pas, j’arrête les frais. Premier titre écouté : « Pour Gabrielle », c’est très particulier ! Un violoncelle omniprésent, des mélopées avec deux jolies voix… Ok, j’adore, je suis fan. Dans la foulée, j’écoute LA chanson de Jorane, le titre incontournable « Dit-elle ». Pour une fois, il y a des paroles et ça me prend franchement aux tripes, je commence à chercher frénétiquement toutes les chansons disponibles.
Jorane en live

L’occasion de la voir en live

Or, quelques jours plus tard, rebondissement !  Je me lève pour déjeuner avec ma mère, elle feuillette le journal local. Et là, je vois marqué « Jorane », dessus. Seigneur, ça vire à l’obsession ! Mais non, je ne rêve pas : la petite Canadienne est en concert ce soir dans ma ville. En fait, dans mon bled, y avait un festival de musique assez connu et ils font souvent venir des Québécoises. Je prends donc ma besta sous le bras et nous voilà assises dans l’inconfortable théâtre municipal . Première partie sympa, une autre artiste québécoise. Et là, arrive une petite femme toute mince et toute jolie, une vraie petite fée à cheveux longs, jupe en velours et rangers. Elle se pose au milieu de la scène et commence à chanter a capella. Seigneur Dieu ! J’ai des frissons partout, je suis scotchée sur mon siège. Puis la petite fée s’installe derrière son gros violoncelle et je me rends à compte à quel point je peux adorer cet instrument. A l’époque, je ne connaissais que peu de chansons donc je me suis laissée aller à la musique sans en reconnaître la plupart des titres. Mais dès le lendemain, j’allais chez mon disquaire acheter ses albums.
Disquaire
En vrai, je suis allée au centre culturel de Leclerc

Des mélopées qui emmènent loin

Là, je la découvre. A l’époque, il n’y avait que deux albums, « Vent fou », qui mêlait chanson avec paroles et chansons mélopées et « 16 mm », qui ne regroupe que des mélopées, cet album se voulant comme une espèce de BO d’un film imaginaire. J’aime bien ses chansons avec paroles mais j’avoue que j’adore les mélopées car on peut y trouver chacun son histoire. Par exemple, Sous-Marin Marion m’évoque une étreinte passionnée. Ca commence tout doucement et tout d’un coup, bam, ça explose. Ca devient super intense. Il y a aussi Film III. Je ne peux m’empêcher de le voir comme un doux requiem, avec une espèce de métaphore de l’âme qui s’envole. D’ailleurs, pour mon enterrement, je veux cette chanson.

Jorane chante en concert

Une source d’inspiration

Ensuite est sorti le live et là, j’ai trouvé un nouveau jeu. Je mettais le CD dans mon discman, je me foutais sous ma couette, allongée, et j’écoutais. Mon imagination partait dans tous les sens, je m’assoupissais sans vraiment m’endormir… Mais je ne travaillais pas sur ma maîtrise, du coup. Mais ça m’a inspiré un roman, jamais écrit. L’histoire de quatre sœurs italiennes dans une Europe en guerre. La troisième de la famille, Cecilia, sera donc une violoncelliste accomplie. En fait plusieurs morceaux collent avec des moments du récit, c’est un peu étrange mais c’est comme ça.
Le violoncelle au soleil levant

Jamais deux fois le même concert

En novembre 2002, revoici Jorane dans la ville rose donc j’y entraîne Pierre, un ami qui connaissait pas mais qui m’a fait confiance. Cette fois-ci, je connaissais le titre sur le bout des doigts donc le concert a pris une autre dimension. Ni mieux ni pire que la première fois. Ce qui est magique avec Jorane, c’est qu’aucun concert ne se ressemble. La playlist n’est jamais la même, les discours entre les chansons non plus… En plus, c’est une fille très souriante et très spontanée, très proche de ses fans, aussi. J’ai eu la chance de parler en chat une fois avec elle suite à un live organisé par un journal canadien, elle était vraiment adorable. J’ai pu lui glisser que j’avais commencé le violoncelle grâce à elle. Y avait une nana qui m’enviait trop d’avoir pu le dire. Oui…
Un violoncelle

Un concert intimiste

Troisième album, très différent. Pas forcément moins bon mais on perd un peu ce qui faisait la spécificité joranienne, à mon goût. Je n’en vais pas moins au concert qu’elle donne au Divan du Monde en mai 2005 à Paris. Un concert franchement magique : une salle d’une centaine de places, ils n’étaient que deux sur scène : Jorane et son guitariste. Le meilleur concert de ma vie, je pense. En fait, elle a entamé son concert par Prière, une de mes chansons préférées, j’en ai eu vraiment la chair de poule, je sentais tous mes poils se hérisser.
Jorane au divan du monde

Quelqu’un qui m’inspire

Je crois que de tous les gens que j’aime, Jorane est celle qui m’inspire le plus : un roman, certes jamais écrit. J’ai ensuite commencé le violoncelle grâce à elle. Je me voyais déjà en train de chanter ses chansons sur une scène. Sauf qu’au bout d’un an, mes progrès n’ont pas été flagrants. Mauvaise prof ou mauvaise élève, je ne sais. Bon, si, je sais. J’avoue que je m’entraînais pas trop. Mais j’aimais pas qu’on m’entende jouer donc je ne pouvais que répéter quand mon mec n’était pas là. En fait, j’ai une espèce de pudeur débile au niveau de la musique. J’adore chanter, j’aimais bien jouer du violoncelle mais j’aime pas qu’on m’écoute Bref, pour en revenir au violoncelle, c’est un instrument fantastique. Déjà, je trouve les sons magnifiques et c’est quelque part l’instrument le plus sensuel que je connaisse puisqu’on le place entre ses cuisses. J’ai vu à ce propos un film très évocateur qui s’appelait I am Dina. Parce que Jorane a signé la BO. Il y a une scène où un homme tombe amoureux d’elle alors qu’elle joue frénétiquement du violoncelle, c’est sexuellement évocateur, quelque part…
I am Dina

Une sensation physique

Et puis, jouer du violoncelle, c’est ressentir son instrument. Je ne sais pas si ça le fait avec d’autres car je n’avais jamais joué de quoi que ce soit avant. Sauf de la flûte à bec au collège mais j’avais HORREUR de ça. Le violoncelle, quand on en joue, ça vibre. La sensation de l’archet qui caresse la corde est assez intéressante. De cette petite année musicale, j’ai d’ailleurs gardé une minuscule cicatrice sur l’index gauche, à force de pincer les cordes. J’aurais continué, j’aurais eu de la corne sur les doigts mais ils
sont moches, de toute façon, c’est pas très grave.
Placer ses doigts sur le violoncelle

Amoureuse du violoncelle

Depuis Jorane, j’ai donc une passion sans borne pour le violoncelle, j’adore vraiment cet instrument. Grâce à elle, j’ai découvert ensuite des groupes comme Apocalyptica, Rasputina, Bumcello, entre autres. Je pense que dans ma vie, deux artistes ont réussi à vraiment me marquer, Jorane est l’une des deux, l’autre étant un écrivain dont je parlerai une prochaine fois !

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