J’aurais aimé tester pour vous le roller derby

J’aurais aimé tester pour vous le roller derby

Ou comment je suis une trouillarde mais j’ai une bonne raison. Le week-end dernier, Zeno et moi nous rendons doucement mais sûrement au stade de Montreuil pour assister à Derbyland, une compétition de roller derby. Et là, je vais me trouver face à un dilemme.

Le roller derby

Le roller derby : bourrin et incompréhensible ? 

Le roller derby, j’en ai entendu parler pour la première fois y a 7 ou 8 ans quand une de mes copines Twitta s’est lancée, devenant Victoria Beat her. Depuis, une autre connaissance Twitta s’est lancée aussi et le peu qu’elles en disaient, ça avait l’air un peu cool. Pourtant, je n’avais pas une image terrible terrible du truc, je l’associais pas mal à Rollerball, film que je n’ai pas vu et dont j’avais une vision très bourrine. Cependant, c’est une dystopie, apparemment, il faudra bien que je m’y penche. Un jour. C’est pas le sujet. Donc en résumé, pour moi, le roller derby, ce sont des gens en rollers qui se bousculent mais je sais pas pourquoi.

Dimanche dernier, après un brunch scandaleusement copieux (et assez étrange mais bon quand même), nous prenons donc place sur les gradins et nous essayons de comprendre… Et franchement, sur le coup, je me suis demandé ce que faisaient ces gentes à part tourner sur une piste en étant plus ou moins emmêlées jusqu’à ce qu’un sifflet retentisse. Heureusement, les speakeuses (speakerine, ça fait trop télé des années 70, veuillez m’excuser) expliquent régulièrement les règles et on commence à voir la lumière, avec Zeno.

Quand tu comprends enfin les règles…

Chaque équipe aligne 5 joueuses par jam (sorte de round pouvant durer jusqu’à trois minutes) donc quatre bloqueuses et une jammeuse (en gros, quatre défenseuses et une attaquante). La jammeuse à une étoile sur son casque et elle doit passer le pack (les défenseuses) pour faire des tours de piste. A chaque fois qu’elle croise le pack, l’arbitre va compter combien de défenseuses elle passe et chaque défenseuse passée lui vaudra un point. Mais ça, ça ne vaut que si elle est en tête, “qu’elle a le lead”, devant l’autre jammeuse. Après, y a plein de petites subtilités. Si une jammeuse est sortie de la piste, elle est recyclée à la fin du pack, elle doit donc rentrer sur la piste derrière toutes les défenseuses.

Roller derby, photo floue
La prochaine fois, je prends mon Olympus

Si elle entre devant une défenseuse, elle est mise en prison et l’autre jammeuse est en position de “power jam” (po po power jam) puisque pendant que son adversaire est en prison, elle est la seule à pouvoir marquer des points. La jammeuse qui a le lead peut mettre fin au jam quand elle le souhaite, ça arrive quand elle a marqué quelques points mais qu’elle est sur le point de perdre le lead, par exemple.

De purs moments de grâce

Bon, ça, ce sont les grandes lignes. Le spectacle est enlevé, ça se frictionne un peu, ça tombe des fois un peu lourdement… mais il y a une grâce incroyable par moment. En fait, c’est pas si bourrin. Déjà, y a les arbitres qui ont une gestuelle délicate. La jammeuse qui a le lead est pointée du doigt par son arbitre (y a un arbitre par équipe). Celui-ci ou celle-ci tend l’autre bras pour indiquer le nombre de points, y en avait une qui faisait une petite chorégraphie de main pour les quatre points. L’arbitre qui suit la jammeuse qui est derrière fait des croisés de bras pour indiquer que la joueuse ne marque pas de points. Et puis il y a aussi de beaux moments de patinages. Chez les nasty pécheresses, par exemple, il y avait Embryon et sa jupette qui voletait gracilement dans les airs pendant qu’elle faisait tranquillement son tour de piste en attendant de retomber dans le pack… Splendide.

Roller derby en France
Embryon et sa jupette

J’ai eu un vrai coup de coeur pour le roller derby et ce pour plusieurs raisons. D’abord la bonne ambiance globale, un vrai bon esprit entre les équipes où ça se câline beaucoup entre adversaires. Mais aussi (surtout ?), c’est très inclusif. En arrivant, vous captez vite les cheveux bleus, verts, roses, les hommes habillés en femmes, une des speakerines transsexuelles… et ça fait du bien. Tout le monde est là comme il en a envie, tout le monde est le bienvenu. Et j’aimerais bien participer à tout ça, vraiment, mais…

Un traumatisme d’enfance

… 1990, j’ai eu de beaux patins à roulettes pour mon anniversaire. Je faisais un peu de patin à glace avec l’école et j’aimais assez. J’étais pas toujours très douée. Je me prenais de grosses bûches et je n’osais pas trop aller au milieu, là où les gens qui savent patiner traçaient à toute vitesse. Donc un dimanche, je chausse mes plus beaux patins, je fais quelques mètres sur le parking devant la maison… je tombe sur le coccyx, j’ai très mal, je hurle, je pleure. Quinze jours plus tard, je vais échanger mes patins contre des playmobils et plus jamais je n’ai approché des rollers. Alors bon, cette triste histoire, c’était y a 29 ans (gasp) et je pourrai surmonter ce traumatisme, quand même. Et puis j’ai vu que les joueuses descendaient aux vestiaires sur leurs patins. Elles descendaient des ESCALIERS en patins. Apportez-moi des sels, je me sens mal.

En attendant, je vais assister à quelques autres matchs, le prochain est le 06 avril (pour mon anniversaire). Peut-être qu’à défaut d’être une jammeuse de légende, je serai un jour speakeuse à base de po po power jam.

PS : Vous pouvez retrouver de belles photos sur l’événement Facebook du derbyland, j’ai dû me dépatouiller avec mon mobile

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