S’activer pour masquer la phase down
On continue sur la phase down ? De toute façon, vu la chaleur qu’il fait aujourd’hui, on n’a rien de mieux à faire que de chouiner. Rappel des faits : la phase down, c’est nul. Je ne me supporte pas en mode “guimauve échouée et à moitié fondue sur le canapé”. Ma seule réponse à la phase down, c’est de m’activer. Cool, cool dans l’absolu. S’activer, c’est toujours bien. Oui sauf qu’à un moment, il n’y a pas une forme de contre-productivité ?
S’activer beaucoup pour s’endormir direct
Depuis deux semaines, j’ai mon rythme de croisière de chômeuse. Lundi : 1h30 de pilates puis stretching. Mardi, jeudi, vendredi, 1h30 d’aquagym. Mercredi, 1h30 d’aquarunning et autres activités de pataugeage au lac. Des trajets en vélo pour aller en ville ou faire les courses, du ménage… Quelques baignades le soir au lac avec Victor, quelques petites balades. Forcément, au moment de me coucher, passées les premières minutes de décrochage d’activités, je m’endors en pleine lecture. Je suis claquax. Ce qui me paraît positif en soi. Ça m’évite les tristes pensées.
Masquer des symptômes ?
Mais. Il y a quelques années, j’avais suivie les aventures de BD de Mebeul, une jeune femme qui, à un moment, a commencé à se sentir mal et est entrée en errance médicale. Elle avait mis en place des protocoles bricolés selon ses expériences pour essayer de ne pas se laisser aller. Notamment s’activer. Pour des raisons différentes de moi, elle avait un réel problème de santé, hein. Mais le passage où elle s’active en pensant que ça allait l’aider à aller mieux, ça m’a parlé.
Des bienfaits du sport
Parce que ma stratégie de m’abrutir dans le sport a quand même un léger bémol : ça fatigue un peu. Alors ça a des vertus, hein. Déjà, je fais des activités qui me plaisent. Et je suis un peu deg qu’il n’existe pas de combo pilates-stretching dans ma salle à la sortie du bureau, on se contentera d’1h de pilates le jeudi. Ca me muscle et je me sens bien dans mon corps. Genre j’ai renoué avec le maillot deux pièces que je ne mettais plus depuis deux ans.
Les grandes ambitions
Mais du coup, à part le sport, je ne fais pas grand chose. J’avais des ambitions pour cet été mais j’y suis pas. Alors, certes, j’ai passé quelques jours à Albi puis au mariage de mon cousin qui fut une parenthèse d’amour et de joie dans un très beau décor. Puis j’ai reçu Zéno et, cette semaine, j’ai Saturnin donc des moments où je ne suis pas sur mon pc pour faire des trucs. Et puis, évidemment, la mort de mon chat. Bref, je voulais suivre des tutos pour apprendre le dessin vectoriel sur Affinity : pas fait. Je voulais accélérer le déménagement de mes articles des Vingtenaires : pas fait. Je voulais tabasser sur l’écriture de mon Projet Audrey : pas fait. Et puis, je voulais lancer la révision pré-rentrée pour ma formation : pas (encore) fait. Damned.
J’ai réussi à être débordée
Parce que j’ai tellement peur de la phase down, de ce que ça peut faire remonter, que je suis passée en phase overload. Je sais pas comment je me débrouille mais je suis débordée. Alors que je suis en phase de chômage restauratif. Oh, tiens, je vais faire un article là-dessus. Je devrais me reposer car en septembre, la formation débute mais j’ai tant à faire. Le sport puis, l’après-midi, lutter contre l’assoupissement. J’essaie de m’organiser pour pouvoir : me reposer, tenir la maison, avancer sur mes projets. Je veux dire j’ai fini cette semaine le Powerpoint des vacances alors qu’on part le 30. Je voulais ranger mes placards, la terrasse, j’ai rien fait. Ah et faire plein de Powerpoint art mais je suis toujours sur le même et me remettre aux bracelets brésiliens, me lancer dans le tissage de perles. La broderie aussi et y a ma nouvelle obsession de la pâte fimo à cause de Facebook aussi.

ou petits nuages ?
Il faut profiter tant que j’ai le temps
Evidemment, je sais qu’à partir de la rentrée, je ne vais plus avoir beaucoup de temps avec ma formation. Pas de soucis. Je suis prête à ça. Pendant cinq mois, le planning va être simple : cours, sport, devoirs, dodo. Oui, je me suis prévu du sport tous les soirs ou presque parce que je suis persuadée que je dois faire une coupure à la sortie des cours et avoir une dépense physique à ce moment-là va permettre à mon cerveau de processer des trucs. Le week-end, ce sera détente, écriture, petites balades et gros dodos. Mais il y a cette angoisse du couperet, cette nécessité de profiter tant que j’ai le temps. PROFITER, même.
Je suis crispée sur le temps
Et c’est là que je réalise que s’activer à tout prix peut être contre-productif. Evidemment, dans mon cas précis, ça m’empêche de trop penser. Je laisse mon deuil se faire sans le titiller, sans le précipiter. La plupart du temps, ça va. Faut juste pas trop que j’en parle sinon je pars en mode fontaine. Même si j ‘ai le droit de pleurer, je ne m’interdis pas ça. Mais à vouloir lutter contre cette phase down, il y a comme une crispation majeure sur le temps. D’un côté, j’essaie de m’occuper tout le temps pour ne pas trop penser car le temps qui passe est mon allié. Et de l’autre, je suis angoissée par le temps qui passe, justement, car je vois la liste de mes ambitions ne pas progresser d’un iota. Peut-être avais-je trop d’ambitions. Mmm…
Cramer la jauge d’énergie
En fait, c’est comme faire du vélo quand il fait 35-40°. Je parle d’expérience, ouais. T’es tenté·e d’aller plus vite pour arriver plus vite à destination, ou du moins à la prochaine flaque d’ombre puisqu’elles sont très rares, mais se faisant, est-ce que tu ne dépenses pas plus d’énergie et d’eau. C’est pareil en voiture. Intuitivement, tu te dis qu’en roulant plus vite, ton trajet est plus court en terme de durée donc tu vas dépenser moins d’essence mais vu que l’effort mécanique demandé est plus important, en fait, tu crames plus d’essence. S’activer à tout prix pour lutter contre la phase down, c’est risquer d’épuiser la jauge d’énergie trop vite.
Comme un goût de cercle vicieux
Bref, s’activer, c’est bien mais attention à ne pas tomber dans l’épuisement ou le burn-out. Les voies royales vers… la phase down. Oh damned !