Week-end à Lyon
Parfois, je prends mon sac à dos et je pars en pérégrination. Prendre un TGV pour aller à droite, à gauche et Lyon me faisait de l’oeil depuis un moment. Alors, le temps d’un week-end, Anaïs et moi avons arpenté les rues Lyonnaises en soupirant sur nos vies parisiennes. Et pourtant, j’ai fait mon boulet puissance mille. Je me demande comment Anaïs m’a pas abandonnée sur le bord de la route.

Un départ quasi raté
Déjà, je commence fort : samedi matin, train à 6h58. Je pars sereinement de chez moi, lalala. Bon, je m’arrête retirer de l’argent, ça me retarde un peu mais zen, ça va. Prochain train ? 7 mn d’attente. Ah mm grmpf. Bon, ça devient un peu serré mais ça va. Sauf que je n’avais pas prévu qu’à 6h30, le réseau était déjà saturé, nous voici bloqués en pleine voie, les minutes passent. C’est pas que je panique mais je commence à douter, là… Anaïs m’informe de l’emplacement du train. 6h50, je suis pas encore gare de Lyon. Ca pue, hein ? Sortie du métro, je cours comme une dératée. Putain de merde, je dois valider mon pass navigo pour sortir, ils font chiiiiiiier ! Je cours, je cours. J’arrive sur le quai, le train est toujours là ! Sauf qu’évidemment, nous sommes voiture 11, je dois remonter toute une rame. La contrôleuse siffle : il reste normalement 2 minutes avant le départ, je viens de dépasser la voiture 1. Ok, plan B. Je me rue dans le train, chope mon iPhone et hurle à Anaïs “moooooooonte, moooooooonte !!”. Nous voilà donc parties.

Un parc merveilleux
Bref, arrivées sur Lyon, on trace direct au Parc de la Tête d’or. C’est beau ! Ce bel étang couleur de jade, les belles pelouses ! On va boire un café à la cité internationale puis c’est parti pour le grand tour. Les belles serres, le zoo… Mais bon, il commence à être tard, on n’a rien avalé depuis la veille et ça tape dur. Donc nous revoilà parties pour le centre, j’ai un peu fait mon boulet (épisode 2,5). On marche le long d’une rue en plein cagnard, ça n’en finit pas et je n’ai pas de chapeau donc je commence à craindre une insolation. Chiante, je vous dis.

Monter à la Croix Rousse
On déjeune dans une brasserie sans intérêt au service relativement déplorable mais juste à côté de l’Opéra. Donc on a surtout payé pour se poser en terrasse là, quoi. Une fois requinquées, on part à l’assaut de la Croix Rousse. Oui parce que Lyon, ça monte et ça descend. Et comme j’étais en mode boulet (épisode 3), j’avais des courbatures de compétition suite à un cours intensif de sport mercredi. Mais l’avantage des muscles, c’est que quand tu les chauffes, t’as moins mal. Bref, on monte, mon monte. On guette les traboules : des têtes de lion bleues sur fond jaune indiquant un passage derrière une porte cochère… Même si les portes étaient ouvertes. On a aussi trouvé d’autres pierres plantées, j’aime bien ce petit côté chasse au trésor. On finit par se poser tout en haut de la Croix Rousse. Dans l’herbe, on domine Lyon, on entend des milliers de klaxons. Alors à noter que les Lyonnais, ils sont très nerveux en voiture mais pour le coup, rien à voir : c’était la gay pride.

Avec vue imprenable sur la Presqu’île
Après avoir savouré, on repart à l’auberge de jeunesse. “Tu vas voir, ça monte un peu”. On redescend sur les bords de Saône, on furète dans le vieux Lyon et soudain, on se retrouve face à une putain de côte. Ah oui, en effet, ça grimpe ! On arrive rouges et dégoulinantes à l’auberge. On prend possession de notre chambre que nous partageons avec 2 Allemandes et 2 “on sait pas bien, on les a à peine croisées”. Une bonne douche plus tard, on va se boire un verre (d’eau) sur la magnifique terrasse de l’auberge avec vue imprenable sur la Presqu’Ile. Une petite balade du côté de la laide Place Bellecour. Enfin, le clocher de l’ancien hôpital est chouette. Mais cette espèce de dalle d’asphalte au milieu, moi y en a pas comprendre… Dîner dans un bouchon typique (Chez Mounier, très bon), une sublissime tarte à la praline qui nous obsède depuis. Retour à l’auberge, petite papote sur la terrasse et coucher.

La Fourvière, coup de coeur
Le lendemain, petit déj toujours sur la terrasse et c’est reparti. J’ai les pieds déchirés par mes baskets mais ça va aller. Je vais arrêter de faire mon boulet. On grimpe dans un parc avec un vieux théâtre antique magnifique même s’il y avait une scène géante en plein milieu. On monte, on redescend, on remonte… Puis hop à la Fourvière pour voir l’église St Joseph qui domine Lyon. On rentre d’abord dans la chapelle inférieure mais comme il y a messe, on fait un tour aux alentours. Un petit tour devant la Tour Eiffel locale puis on va se balader dans un parc autour. On peut enfin entrer dans la Fourvière, après avoir joué à prendre la statut de JP II en mode Staline. L’organiste termine son récital. J’aime bien l’orgue, c’est tellement dramatique…La Fourvière, c’est magnifique, j’adore les couleurs, la façade…


Sieste sur le bord du Rhône
Ensuite, on redescend sur la Presqu’Ile. Un déj dans un resto sympa mais qui ne servait pas de tarte à la praline. Raaah, frustration ! Puis, comme on sent une petite fatigue, on se dit qu’on va aller roupiller sur les quais de Rhône. On passe devant la piscine à l’architecture communiste (que j’adore, forcément). Le soleil tape dur. Les quelques tâches d’ombre sont super squattées, on finit par échouer sur un coin de pelouse caillouteux du côté de péniches de croisière. Et là, le retour du boulet : deux jours sans pluie, je ne suis plus habituée, le pollen qui vole m’agresse méchamment. Mes yeux frottent, mon nez pique, les miasmes m’obstruent. Le verbe le plus adapté à la situation me paraît être : je me liquéfie. Un petit tour au pied du clocher de la place Bellecour, un tour au McDo et nous revoici déjà dans le train. Retour Paris. Anaïs me laisse partir, embêtée par mon état de dégradation avancé, moi désolée d’avoir été un boulet.

Sous le charme de Lyon
Moralité :
- Lyon, c’est quand même super beau. Y a plein de parcs, de chouettes quartiers. J’ai bien aimé chercher les pierres plantées à la Croix Rousse. Je me verrais bien y vivre… après avoir passé un temps certain avec un allergologue bien sûr.
- Faire du sport intensif juste avant un week-end de crapahute était une vraie mauvaise idée. Mais la séance suivante, j’ai pas eu une courbature.
- Arrêter d’oublier mon chapeau m’évitera de stresser à l’idée de choper une insolation. Ce qui m’aurait valu le titre de boulet ultime.
- Les Lyonnais conduisent assez mal par contre.
- La tarte à la praline, c’est la vie