J’ai retesté pour vous : le ski

J’ai retesté pour vous : le ski

Ce blog est en train de prendre un virage bourgeois assez serré. Et attendez, y a un article sur le spa qui va pas tarder. Mais oui, cet hiver, j’ai fait partie des moins de 10% des Français qui sont partis en vacances au ski. Pas mon choix à la base, certes, mais après vingt ans (vingt comme deux fois dix, oui) loin d’un télésiège, j’ai rechaussé ces fines lames de carbone* et c’est parti. Aaaaah.

Faire du ski dans les hautes Alpes

Sur ce blog, j’aime explorer mes premières fois. Celles que je vis au moment X et qui ne seraient pas gênantes à lire. J’ai testé quelques trucs depuis le lancement de ce site mais là, voilà que j’ai la chance de retester quelque chose. Franchement, je prenais ce retour au ski comme un retour à zéro. Je veux dire : j’ai skié de mes 6 à 18 ans, je dirais. Je dis 6 mais je devrais dire 7 puisque mes premières vacances au ski, je les ai passées au lit avec de la fièvre donc bon… Puis pour ma dernière année de ski familiale, pour mes quasi 18 ans, ma mère s’est arraché les ligaments croisés. Fin du game. J’y suis retournée une fois en 2004 une journée… Donc quand je dis que j’en avais pas fait depuis 20 ans, c’était presque un mensonge.

Skier dans les Alpes

Autant vous dire que du haut de mes 44 ans avec un genou redesigné par un accident de bar, je ne faisais pas trop la fière. Et ça tombe bien, Victor non plus. Pour vous expliquer ce qu’on faisait là : c’étaient les 60 ans de la soeur de Victor. Et pour fêter ça, elle voulait qu’on se fasse une semaine au ski. Bon, nous, on est repartis au milieu pour des raisons de “c’est Noël et j’aimerais aussi voir ma famille”. Donc on s’organise et nous voici en route vers le montagne. Afin d’éviter d’éventuelles tensions autour du ski, on pose carte sur table : on ne se force pas. On a tous les deux des genoux abîmés, lui des problèmes de dos donc si on ne le sent pas, on arrête. Et on ne se contraint à skier de l’ouverture à la fermeture. Dire qu’on se rendait sur place avec enthousiasme serait donc un fieffé mensonge. Surtout que le trajet Bordeaux > Alpes quand t’es pas véhiculé… Cependant, il y avait déjà de la neige donc moi et ma semaine de conduite par an, on se voyait pas grimper en station en voiture. 

Avec vue sur la montagne

Mais une fois sur place, déjà, y a une ambiance. J’adore la neige et j’y ai assez rarement droit. Trop rarement droit. Bon, je me “plains” mais j’ai déjà eu droit à deux épisodes neigeux en trois hiver à Bordeaux, c’est beaucoup. Mais la vraie neige, celle de la montagne, je n’en profite pas. J’avais bien eu la parenthèse canadienne il y a… dix ans. C’est marrant, j’ai l’air d’aimer les comptes ronds. Alors qu’on sirote un chocolat chaud au pied de la station, je me sens… alors bien par l’amour du beau mais en même temps, j’ai froid jusqu’au fond de l’âme et je commence à être fatiguée. Oui, un train de nuit quand t’as pas réussi à choper une couchette, c’est compliqué. Surtout que je répète : 44 ans.

Ah que la montagne est belle

Bref, on se promène un peu, on mange de la tartiflette et on boit du vin chaud. On va faire un spa puis on finit par récupérer les clés de l’appart. On jette nos affaires et Victor me propose d’aller louer les affaires de ski. Ah mais du coup, on va skier pour de vrai ? Bon. On loue nos affaires, on va s’acheter deux ou trois provisions pour le soir car on sait qu’on ne ressortira pas pour dîner et la famille ne se manifeste pas pour proposer un truc. Je vous “rassure” (?), c’est le seul soir où nous n’avons rien fait en collectivité. 

C'est photogénique, le vin chaud

Dimanche matin. Ils avaient annoncé des chutes de neige et effectivement… Mais apparemment, c’est pas si pire donc on est partis, hein. Après, je fais la réticente mais en vrai, j’avais hâte d’y aller pour de bon. Parce que vous savez qui est la meilleure amie de la peur en général ? L’imagination. Et moi, je suis très douée en imagination. Trop ? Oui, absolument. Donc fallait crever l’abcès et ne pas traîner sinon j’aurai jamais le courage. J’enfile donc ma combi-salopette qui, fait amusant, avait tendance à s’ouvrir, exposant bien mon bidou au froid, mon anorak, mon casque de ski, mes lunettes en plastique achetées au Monoprix quand j’habitais encore à Paris et go. Etape un : enfiler les chaussures de ski. Insérez ici une bordée de jurons. Vingt ans que j’ai pas skié mais ce truc, c’est toujours la mort. LA MORT. Ca pèse une tonne, ça malmène tes pieds et tes mollets. Pourquoi ? Ah oui, pour la joie intégrale que tu ressens quand tu les quittes pour tes baskets. Des larmes de joie.

Fin de journée au ski

Bref, me voici sur une piste, dans un recoin. Je chausse mes skis et on doit suivre une fin de descente pour rejoindre les télésièges. Bon, et bien quand il faut y aller. On commence tout petit donc ça devrait gérer. Et bien, si on excepte une étrange tendance à lever le ski pour coller à celui vers le bas de la piste pour les mettre en parallèle, ça… ça gère. Au bout de deux pistes, j’ai arrêté ce truc de lever le ski. Au bout de trois pistes, j’ai retrouvé pas mal de sensations et de réflexes. Ca skie même parallèle. Victor va beaucoup plus vite que moi. Mais chacun évolue à son rythme. Lui savoure la vitesse, moi les paysages. Et cette incroyable mémoire du corps.

Coucher de soleil sur la montagne

Parce que ça, quand même, c’est quelque chose de fantastique. Je fais assez peu d’activités pouvant se rapprocher du ski. Y avait une sorte de vélo elliptique à un moment dans les salles où j’allais qui faisait produire un mouvement qui ressemblait vaguement à du ski. Mais ça fait genre 5 ans que j’en ai pas fait ? Mais là, mon corps se recale immédiatement dans le bon mouvement. Mon intuition me pousse à tourner ici ou là, je gère ma vitesse. C’est incroyable de retrouver tant de facilité. Le loueur de ski m’avait dit “c’est comme le vélo, ça s’oublie pas”. Et c’est vrai.

Faire du ski dans les Alpes

J’ai aussi découvert des sensations que je ne connaissais pas. Ou que j’avais oublié, je doute. Genre le froid mordant. Si on a eu de belles journées le lundi et le mardi, le dimanche, premier jour de ski, ce fut une autre paire de manches. Il neigeait et se prendre la neige de face sur un télésiège, c’est un certain goût de l’enfer. J’avais mal au visage comme jamais. Le moindre bout de peau exposé me brûlait. Tout ce froid mais aussi l’air sec et chaud de l’appartement, ma peau et mes cheveux hurlaient à l’aide. Je vous jure, le dernier jour, je skiais en pensant à la tonne de crèmes et de masques que j’allais utiliser pour retrouver la douceur de mon derme. Oui la douceur de ma peau et de mes cheveux, ça se place haut dans mon top de mes atouts séduction. Je ne séduis certes plus mais passer la main sur la peau douce de mon bras, ça apaise. C’est mon doudou à moi.

Déjeuner en altitude

Bref, résumé de ces trois jours de ski : des sensations retrouvées, pas de douleurs aux cuisses mais quelques courbatures aux mollets et une légère douleur au dos. Un peu de froid mais aucune chute sauf… à la toute fin. Quand j’ai retiré mes skis, je suis tombée. Après avoir enlevé mes skis, hein, vraiment une chute qui n’a aucun sens. En négatif : les chaussures de torture et l’odeur de chaussette mouillée des casiers à ski. En positif, la sensation de glisse, les paysages, le vin chaud, le genepi (je ne connaissais pas). De très belles chaussettes épaisses achetées en souvenir. Bon et bien, le bilan est positif, il me semble.

Vue sur la station

Et surtout, avec Victor, on a envie d’y retourner. Pas forcément dans les Alpes parce que c’est la tannée d’y aller, surtout en train. Pour ceux que ça concerne, on peut soit faire : Bordeaux > Paris puis Paris > Mont-Dauphin-Guillestre soit Bordeaux > Marseille puis Marseille > Mont-Dauphin-Guillestre. Fait amusant : j’avais lu y a quelques mois “Les douleurs fantômes” de Melissa da Costa qui se passe à Harvieux, juste à côté de Risoul et l’héroïne s’arrêtait à la gare de Mont-Dauphin. J’aime bien quand la vie me place un peu par hasard dans des lieux croisés en livre. Vivement Saint-Paul de Vence. Déjà que je vais aller à Palma de Mallorca, ville repérée dans Mentiras qui me faisait de l’oeil…

Chaussettes épaisses et décorées
Je voudrais savoir faire ça

Bref, en 2026, on ira sans doute skier dans les Pyrénées. 

* Je ne sais pas si les skis que j’ai loués étaient en fibres de carbone, c’était juste pour éviter de redire le mot ski.

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