Ne pas confondre le besoin et l’envie
Qu’est-ce qui faut pour sauver l’amour, oh oh oooh. Allez, c’est le printemps, on va aller vers du mieux à tous les niveaux. Obligé. Vous avez pu le noter, ces derniers temps, je ne suis pas au top. J’ai des hauts et des bas. Mais je trouve mes hauts pas super hauts alors que mes bas… Disons que j’ai eu quelques alarmes “proximité terrain”, celle qui indiquent aux avions que s’ils continuent de descendre, c’est le crash. Tout ça m’a inspiré des envies bizarres de changement radical de carrière. Ouvrir un spa, devenir hypnothérapeute… et c’est là que je confonds le besoin et l’envie. Et oui.
Quelle future voie choisir ?
Quand j’ai choisi mon organisme de bilan de compétences, j’ai choisi Chance parce qu’il y avait une communauté en ligne. J’étais assez flippée de me lancer là-dedans, j’avais surtout peur des réponses que ça pouvait m’apporter. Le fait d’avoir un espace de discussion dédié me permettait de ne pas me sentir seule. Ce groupe Facebook n’était finalement pas tant le lieu des questions que celui de l’appel à la collaboration. En gros, pendant le processus de bilan de compétence, on identifie deux ou trois voies à creuser. Pour moi, par exemple, ce fut “data analyste”, “responsable RSE” et “rédactrice SEO”. Tiens, fun fact que je percute seulement maintenant : j’en fais un peu du rédactionnel SEO, actuellement. Professionnellement, pas que sur mon blog, hein. Donc je devais trouver des personnes faisant ces métiers pour mon enquête et il était courant de demander de l’aide sur le groupe.
Moi aussi, je veux être coach travail
Parmi les demandes récurrentes : le coaching de vie et tout ce qui était science alternative. Sophrologue et naturopathe très loin devant. Moi même, au tout début de mon bilan, je m’étais dit que coach travail, ça me plaisait bien. Avant de percuter très vite que je déteste le monde du travail donc compliqué d’aider des gens dans ces conditions. Mais aussi que je suis une personne beaucoup trop angoissée pour oser me lancer dans le libéral. Me rajouter du stress sur mes revenus, merci mais non merci. Sauf que mon envie de devenir coach travail naissait du fait que je confondais mes envies avec mes besoins.
J’ai besoin de m’imaginer une autre carrière
Ce n’est pas pour rien qu’en période de stress intense, j’imagine une carrière annexe dans la douceur. Actuellement, je suis en prise avec des émotions très fortes. Pour résumer très rapidement : je pensais maîtriser un truc au travail, un levier appris chez Sunlight. Sauf que j’ai manifestement été très mal formée et en plus, je n’avais pas touché à ça pendant quasi deux ans. Cependant, je pensais sincèrement que je maîtrisais. Et bah non. Et je me retrouve à quasi 45 ans en position de débutante qui doit faire valider ses mails avant envoi et je trouve ça très désagréable. Je travaille dessus mais en gros, ces trois dernières semaines, je me suis effondrée en mode “je suis nulle, je suis une ratée”. Ajouté à ça une périménopause très alternative et la fin de l’hiver, je suis au bout du bout.
Besoin d’éteindre mes émotions
Dans mes moments de bad, j’ai cherché une solution. Mon besoin était clair, je devais éteindre mes émotions. Etre juste rationnelle et appliquée. Parce que si on prend le problème par un autre bout, je pourrais voir ça comme une opportunité. J’ai construit une expertise sur un terrain marécageux sans savoir et soudain, y a les maçon du coeur qui débarquent pour sauver ma maison qui craquèle. Métaphore un peu douteuse, certes. Mais voyez l’idée. Rationnellement, il y a une période d’apprentissage à passer et après, on me trouvera merveilleuse et on m’enverra des fleurs. Ma carrière n’est qu’une longue suite d’apprentissage “par hasard” et je m’en suis toujours sortie. Certes, à 45 ans, je percute sans doute moins vite qu’à 30. Mais on parle de pilotage de campagnes digitales, pas de devenir ingénieure en fission nucléaire ou docteure en physique quantique. J’ai de très bonnes bases, y a juste à rajouter le reste. Et puis, au pire, le plan B est le suivant : je récupère mon retard et une fois sur la même ligne que les autres, si on ne me fait pas confiance, j’irai voir ailleurs. Ou je deviendrai hypnothérapeute. Je boucle un peu, là, non ?
J’ai besoin de tenir jusqu’aux vacances
On est ici à l’alpha et l’omega. Ce dont j’ai besoin : une main tendue. Une télécommande à émotion pour mettre tout ça en pause le temps de me reposer un peu. On part en vacances dans 15 jours avec mon cher et tendre, c’est ma ligne d’arrivée. Tenir jusque là et après, c’est quatre jours de balades romantiques à Venise. Et je ne vais rien me refuser : cappucinos, glaces s’il fait beau. Je dirais bien que je vais me gaver de pâtes al dente mais ma précédente expérience à Venise n’avait pas été super concluante niveau gastronomie. J’ai besoin de couper mes émotions donc je pense massage, détente, hypnothérapie. Et je vous cache pas que je louche un peu vers les anxiolytiques mais j’ai la flemme d’aller chez ma généraliste. Bref, ça, c’est mon besoin.
Je veux offrir ce qui m’a apaisé
Et si, à ce moment un peu émotionnel, je devais me pencher sur mon avenir en ayant le droit d’envisager toutes les voies, je vais naturellement me sentir attirée par ce qui me soigne. C’est facile de confondre le besoin et l’envie dans cette période. Quand je voyais toutes ces personnes s’imaginer sophrologue ou naturopathe, j’avais envie de leur demander “mais c’est ce que tu veux faire ou c’est ce qui te fait du bien ? » L’un n’empêche pas l’autre mais nous avons un biais. Ca, ça me fait beaucoup de bien, et si j’en faisais mon quotidien ? Je dis ça sans jugement parce que, déjà, j’ai eu le même réflexe. Et puis surtout, il y a une forme d’altruisme là-dedans : vouloir offrir à d’autres la paix qu’on a obtenue. Bien sûr qu’il y a de cyniques charlatans dans les sciences alternatives. Mais je pense qu’une bonne part des praticien·nes sont sincères quant à ce qu’ils croient et ce qu’ils souhaitent partager. Dommage que ça finisse en “le jus d’orange, ça donne le cancer” ou “le jus de fruits, c’est trop l’ennemi de ton équilibre alimentaire”. Alors que l’ennemi de notre santé, mentale mais aussi physique, c’est le capitalisme. Ah oui, tiens, je vais devenir thérapeute alternativo-collectiviste. Pile mon besoin, pile mon envie.
Partager son salut
Qu’on ait envie de rendre ce que l’on a reçu, c’est normal, je suppose. A partir du moment où on a un fond un peu partageur. On a trouvé quelque chose qui nous fait du bien, on veut que d’autres en profitent. J’avais une prof de yoga comme ça, elle est “tombée” dans le yoga alors qu’elle avait une maladie et depuis, sa vie est entièrement consacrée au yoga. Je parle d’hypnothérapie actuellement mais mon “salut” pourrait venir d’ailleurs. Genre, en ce moment, je suis à fond dans l’aquagym et ça me fait du bien. Peut-être que j’aurais eu quelques années de moins, je me serais lancée là-dedans. On dirait le sketch de Laurence Arné sur la meuf tradeuse devenue prof de zumbalala.
Est-ce que tu es sûr·e de ton coup ?
Après la question reste de savoir si tu as les moyens de te lancer dans ce type d’entrepreneuriat. Je comprends la motivation mais sera-t-elle toujours là dans six mois ou un an ? Et puis à ce que tout le monde se lance dans la même activité, ça devient compliqué. Après, je dis ça, je suis pas un exemple de réussite donc aucun jugement. Juste que quand on se lance dans une reconversion, différencier le besoin et l’envie seraient peut-être une bonne question à aborder.