Faut-il apaiser son stress ?

Faut-il apaiser son stress ?

Personne n’aime être stressé. J’entame l’article direct par une révélation, t’as vu ? Je n’ai pas une relation très saine au stress, à tel point que je pense consacrer une part de ma vie non négligeable au fait de juguler mon stress. Parce que je ne veux pas être prise en défaut, impératif de perfection, tu sais. Du coup, je me stresse à l’idée d’être stressée. Magnifique cercle vicieux, non ? Peu importe, c’est pas le sujet. Même si j’en parlerai un jour. Non, là, je vais vous parler d’une révélation que j’ai eu récemment. En effet, j’ai découvert qu’en voulant apaiser mon stress, j’ai fait une boulette. Oups. 

Apaiser son stress
(c) Patrick Schneider

« Non mais en vrai, c’est pas si pire »

Au mois de mai, j’ai fait une formation gestion du stress avec ma coach emploi. Quelques heures tout à fait intéressantes qui ont déjà suscité un article sur l’injonction de l’effort. A un moment, on discute des stratégies pour apaiser son stress et la coach m’interpelle “toi, tu parlais de la marche”. Oui, oui, marcher, même si ça peut m’entraîner à ressasser. Je repense à une période de ma vie où j’allais marcher au parc tous les midi pour essayer de trouver une certaine paix intérieure alors que le stress me bouffait. Ca marchait pas si mal. J’étais en pleine dichotomie de vie, entre le bonheur de ma nouvelle vie bordelaise et l’enfer de ce nouveau job mais je m’accrochais au positif.

Apaiser son stress, le piège ?

Et j’ai suffisamment bien géré mon stress pour valider ma période d’essai alors que je n’aurais jamais dû faire ça. Alors que je venais de donner une recette perso pour apaiser mon stress, je me suis demandée si je ne venais pas de partager une recette empoisonnée. Et de là, je me suis demandée ce que je devais faire face au stress. Je ne peux certes pas réécrire le passé mais je peux être un peu plus prudente et tenter de déjouer les pièges de la vie par la suite.

Aller marcher au parc pour apaiser son stress

Le stress est basiquement mon allié

Revenons aux basiques, qu’est-ce que le stress ? C’est un état de tension naturel dans des situations difficiles. Genre le cerveau reptilien qui appuie sur une alarme pour mettre la machine en branle. Comme on parle de cerveau reptilien, c’est en gros la souris face au lion, le stress stimule l’organisme pour permettre à la proie d’échapper à son prédateur. Oui, je sais que la notion de cerveau reptilien ne fait pas l’unanimité mais j’aime cette image de machine boostée. Donc le stress, à la base, c’est un allié de survie. Sauf que parfois, il nous fait faire n’importe quoi. Dans des situations intenses de stress, je suis le lapin pris dans les phares d’une voiture, je suis tétanisée.

Apaiser son stress peut être essentiel

Alors oui, gérer son stress, ça peut aussi être une question de survie. Sans même dramatiser, il y a des jours où la pression est suffisamment élevée au bureau pour que je me retrouve devant mon écran, un peu hébétée, à ne plus savoir par quel bout prendre le truc. Bon, au pire, sans ces cas-là, je ne tuerai personne sauf ma productivité. Mais oui, il reste important de savoir dompter son stress, surtout dans ses manifestations les plus gênantes. 

tétanisée par le stress
(c) Joice Kelly

Le stress ne sort pas de nulle part

Cependant, le stress, ce n’est pas juste des palpitations et les mains moites. Il ne sort pas du néant juste pour vous pourrir la vie. C’est un signe et il mérite une attention. Pourquoi mon cerveau se met soudain à paniquer ? Est-ce légitime ? Parce que pour en revenir à mon histoire, clairement, mon corps n’avait pas envie que continuer au même rythme plus longtemps. Moi, j’étais trop bêtement occupée à régler les symptômes pour chercher à comprendre la maladie. Je me suis dit que je devais m’accrocher et que ça irait mieux. Le tout en m’isolant de plus en plus. Ah, ça, pour aller au parc dès que je pouvais et gober des gélules d’huile de CBD, y avait du monde. Pour capter que mon stress était légitime et qu’il serait plus malin d’arrêter les frais, par contre…

Soigner les symptômes, ça ne suffit pas

C’est souvent une grosse limite que j’ai vis à vis de tout ce qui est développement personnel ou selfcare. On cherche tellement des solutions pour supporter ce qui nous nuit qu’on n’envisage pas qu’à un moment, le plus simple n’est pas de contrer le stress mais de supprimer sa source. Facile à dire avec le recul. Plus compliqué quand on a la tête dans le seau. Mais à appliquer bêtement les méthodes qui vous apaisent, vous perdez du temps. Quand faut partir, faut partir. D’un boulot ou d’une relation, ça marche pour tout. On retient : soigner les symptômes, c’est bien. Mais si ça revient tous les jours, faut traiter la maladie. Parce que dans mon histoire, j’ai cru que le temps ferait son oeuvre. Mais non parce que mon stress n’était pas un fragilité de ma part mais un problème structurel. J’ai marché, j’ai validé ma période d’essai, j’ai démissionné. J’ai passé quatre mois sans aucun revenus. 

Une fille met une pièce dans une tirelire stylée
(c) Annie Spratt

Fuir, des fois, c’est bien

Ca m’en aurait fait, des cours de yoga, tout cet argent… Mais bon, tous ces cours de yoga pour traiter un stress qui ne disparaîtrait jamais, ça aurait été de l’argent jeté dans le vent. Alors, finalement…

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