Anatomie d’une journée parfaite

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Mais alors pas du tout. La semaine dernière, je vous racontais à quel point, le vendredi précédent, j’avais été victime d’un énorme coup de barre, à m’endormir sur mon ordinateur pendant mes heures de travail. Et bien une semaine plus tard, j’ai vécu le meilleur vendredi de ma vie ou à peu près. Le fait que ce soit un jour férié doit certes aider mais laissez-moi vous conter cette journée parfaite. Parce que parfois, faut aussi souligner quand ça va bien.

Fuir la nuit d’Halloween

Ce vendredi parfait ne fut pas le fruit d’une parfaite improvisation. A dire vrai, tout a commencé quelques semaines plus tôt. Nous avions un projet : celui de fuir l’appart le soir d’Halloween. Non pas que nous détestons les enfants qui viennent quémander des bonbons, non. Par contre, la baraque partagée par des colocs d’une vingtaine d’années qui font une soirée hardtek jusqu’à 4h du mat, on l’avait assez mal vécu l’an dernier. Et comme on aime s’offrir des instants luxe, calme et volupté, on décide de partir une nuit à l’hôtel. Nous aurions pu opter pour la Zoologie, notre cocon d’amour, mais pourquoi ne pas tenter une nouvelle adresse ? Nous hésitions entre l’Hôtel du Palais Gallien et son spa Nuxe que je connais bien ou le Mondrian, hôtel inconnu par nos deux protagonistes. Sur une inspiration subite, je vais faire un tour sur Staycation et que vois-je ? Des tarifs incroyables sur l’Intercontinental. Omagad.

Un deal irrésistible

Pour les non-Bordelais, laissez-moi vous parler rapidement de l’Intercontinental. C’est le grand hôtel de luxe de l’hypercentre. 5 étoiles, face à l’opéra. Une terrasse avec vue imprenable, un roof top à la belle saison. Une immense porte battante, un restaurant de Gordon Ramsay. J’avais initialement deux plans pour entrer en ces lieux : soit m’offrir une session au spa Guerlain qui a l’air splendide. Soit un petit goûter dans leur salon de thé. Bref, c’est une institution bordelaise. Et quand on voit sur Staycation un deal précisément sur cet hôtel, avec cocktail au bar, petit dej compris et accès au spa, on fait flamber la CB. 

Soirée de la veille en fanfare

Et puisque l’envie est forte de se faire très plaisir, on complète la nuit avec une réservation au Quatrième mur, le restaurant de Philippe Etchebest. Oui, je parle du vendredi comme une journée parfaite mais le jeudi était assez ouf aussi. Enfin, à partir de 18h. Avant, on bossait et en ce moment, entre Robert et mes clients, j’ai des envies de démission de folie. Tenir, tenir, tenir… Donc, remontons rapidement à jeudi soir car ça m’a mise sur les bons rails pour vendredi. Cocktail dans l’ambiance feutrée du bar de l’Oranger. C’est oui. Ca m’a trop donné envie de faire la tournée de tous ces bars. Enfin, la tournée sur une année, hein. Je n’ai pas pour ambition de cramer mes économies ou mon foie dans ma découverte de bars à l’ambiance feutrée. 

Bistronomie et fête foraine

Ensuite, direction le Quatrième mur. On n’a pas fait le volet gastronomique mais la partie brasserie et on s’est régalés de fou. Raviole au foie gras poêlé et champignons. Je croyais ne pas être fan du foie gras poêlé, c’est sans doute parce que je n’en avais jamais mangé de vraiment bien cuisiné. Avec du gros sel qui craque sous la dent, j’étais à ça de m’évanouir de plaisir. Le plat, du veau et sa déclinaison de patates douces, notamment des gnocchis à se damner. Je ne mange quasiment plus de viande précisément pour en manger là où je sais qu’elle sera cuite à la perfection. Et enfin, un financier à la noix et figues, chantilly cidre et jus de feuilles de vigne. Mes deux seuls bémols de tout ce repas : le pop-corn en amuse-gueule parce que le pop-corn, ça ressemble quand même pas mal à du carton assaisonné. Et les figues n’étaient pas super goûtues mais ça, c’est la vie. Un tour à la fête foraine en guise de marche digestive. Balade qui m’a donné envie de me lancer dans de la photo de nuit et de fête foraine parce que téma le déluge de couleurs et dodo.

Une nuit parfaitement reposante

Une journée parfaite commence par un réveil doux. Vous vous souvenez quand j’avais parlé de nuits douillettes il y a longtemps sur ce blog ? J’ai un ennemi majeur à mon bon sommeil. Les ronflements de mon mec ? Alors oui, des fois, ça peut m’empêcher de m’endormir ou me réveiller en pleine nuit mais c’est ps systématique. Par contre, ma vraie empêcheuse de roupiller tranquille, c’est elle :

Pas loin de 10 kg de cris dans la nuit parce qu’elle a mangé toutes ses croquettes… Ou parfois parce qu’on a oublié de remplir sa gamelle, ok. On rajoute à ça sa tendance à aller dans sa litière la nuit, à lâcher des bombes olfactives catégorie nucléaire et à ne pas les enterrer, histoire qu’on profite du fumet. J’ai un odorat sensible, je vous jure que la pestilence me réveille. Et enfin, elle adore dormir dans mes jambes. Je me réveille donc régulièrement pliée en deux parce qu’elle a pris toute ma place. Donc là, je me réveille avec toute la place qu’il me faut, après une nuit tout à fait reposante. C’est oui.

Petit dej avec vue

Place au petit dej avec vue sur la Place de la comédie. Bon, j’ai un peu le soleil dans la face mais c’est absolument compensé par ce délicieux petit déjeuner avec des oeufs brouillés bien fermes, contrairement à ces trucs spongieux imbibés de flotte que j’ai souvent croisé dans les hôtels. Du très bon pain au fruit. Des mini croissants pas si mini, aussi et surtout un jus de pomme particulièrement goûtu. Je trouve le jus de pomme souvent sous-côté alors que le jus de pomme trouble est le meilleur jus du monde. J’ai dit.

Le stress se dissout dans les bains avec vue

Bon super, on a bien mangé. Mais maintenant, c’est l’heure du spa. Et j’attendais ça avec impatience. Je n’avais pas réussi à y réserver un soin, m’y prenant souvent trop tard, alors que les photos m’envoyaient du rêve par kilotonnes. Et effectivement, c’est beau. Le bassin a un très beau volume, avec vue sur le ciel très bleu. On aperçoit un clocher ou deux au loin. Pas la meilleure vue de Bordeaux. Par exemple, si je devais comparer, la piscine rooftop de l’hôtel Renaissance qui donne sur la Garonne et le pont Chaban-Delmas est un peu plus impressionnante. Mais ici, vous avez des jets et surtout un style qui n’est pas sans me rappeler les bains de Séville que j’avais trouvé splendides. Un hammam, un barbotage, re un hammam. Je me sens tellement bien. En quittant l’hôtel, il fait un temps radieux. Je décide donc que cette journée sera parfaite.

Ciné, marcher, écrire

Et ce le fut. On est rentrés pour récupérer nos vélos et se rendre tranquillement à notre ciné de quartier pour voir Le robot sauvage. Et c’était vraiment un beau film, on a même un peu pleuré. Retour à la maison, il fait toujours beau donc… petit tour de lac. Un peu de marche avec des canards, les poules d’eau… et une bonne humeur générale.  Parce que oui, vendredi, c’était un jour parfait pour pas mal de gens, finalement. Et un jour férié de novembre ensoleillé, c’est presque un cadeau de la vie. De retour à la maison, j’ai pu écrire un article et lancer officiellement mon nanowrimo avec les 1000 premiers signes de mon projet Audrey. Depuis le temps que je me disais que je devais le lancer, ça y est, c’est parti… Et on commence direct avec la verveine froide.

Une journée littéralement exceptionnelle

La journée se termine. Quelques noeuds de bracelet brésilien, un vin blanc du coin, une pinsa préparée avec amour par mon cher et tendre. Petite soirée au calme et coucher. Oui, c’était une journée parfaite. Peut-être par son caractère exceptionnel. Il n’y a pas, ici, de leçon de vie à retenir. Une routine parfaite que je pourrais répéter au quotidien. Déjà parce qu’à mon plus grand regret, je peux pas aller au spa tout le temps. De la même façon, j’ai volontairement choisi de ne pas faire de corvées ménagères ou de cuisine. Mais dans la vraie vie, il faut parfois nettoyer, parfois faire des courses. La cuisine me gêne moins parce que j’écoute un livre audio en même temps. Donc même si parfois, y a des ingrédients potentiellement pénibles à préparer, y a toujours un côté plaisant. Même si certains livres me tendent pas mal. Vendredi était parfait car exceptionnel. Le lieu où je me suis réveillée, le spa, le cinéma… Ca ne peut être le quotidien. Et on a eu une météo particulièrement clémente, pas vraiment de saison. Samedi, en rentrant à 17h en vélo, j’étais en manche courte, la lumière se dorait et la température était juste parfaite. Une incongruité pour un 02 novembre, oui. Mais un jacuzzi pour mon moral.

Ca devrait être ça, la vie

Bref, vendredi fut parfait, samedi pas mal non plus. Parfois, je me dis que la vie, ça devrait être ça. Et les jours nuls avec des patrons et des clients cons, un accident. Rare et unique. Ce genre de journée parfaite me permet de me rappeler qu’on a un quotidien absurde rempli de déplaisir et d’inconfort juste parce qu’on a conditionné notre survie à la possession d’argent donc soit on joue le jeu, soit on crève..  Je vous dis pas la gueule de bois que je me prépare pour lundi…