Avant, je vivais en myopie

Avant, je vivais en myopie

Mais plus maintenant ! J’attendais un peu pour être sûre que tout allait bien mais voilà, c’est officiel : je vois. J’ai même un superbe 10 à l’oeil droit. 9,5 à l’oeil gauche pour anticiper ma future presbytie.  Car oui, juste avant le confinement, je suis partie en guerre contre ma myopie. Et vu que pas mal de gens de mon entourage m’ont demandé un retour d’expérience, je me dis que ça peut peut-être t’intéresser, toi, derrière ton écran.

Lunettes contre la myopie
(c) John Petalcurin

D’hésitation en hésitation

Tout commence en septembre, quand mon ex collègue Loïc me dit avoir sauté le pas et qu’il revit. Cette opération, ça fait des années que je la cogite. Sylvia, mon ex boss, m’en avait parlé aussi mais voilà, tout le monde me disait “ah mais oui mais à quarante ans, ta vue change, la presbytie…”. Et je fonçais vers mes 40 ans. Puis l’an dernier, j’avais fait un contrôle ophtalmo où on m’en avait parlé vu que ma vue était stable et que, pas de panique, on prend ma future presbytie en compte. Ah.

Stress ophtalmique

Mais j’avais peur. Sans avoir la phobie de Rachel pour les yeux, ça reste un sujet sensible. J’ai, par exemple, échoué lamentablement l’expérience lentilles. Mon ophtalmo de l’époque, fort peu aimable, m’avait collé la première paire sur mes yeux de façon un peu brutale avant de m’expliquer que je devais être d’une hygiène irréprochable sinon j’allais perdre mes yeux. Je me lavais donc trois fois les mains avant de toucher une lentille que je galérais à mettre donc re lavage de mains… à la fin, j’avais l’impression que mes lentilles étaient parfumées au thé vert (parfum délicieux de mon savon). 

Premier pas

Bref. Après quelques péripéties de mutuelle sans aucun intérêt, me voici posée dans une clinique entièrement dédiée à l’opération laser, la fameuse clinique Victor Hugo. On me fait des milliers de tests, je suis un peu anxieuse. Je rencontre l’ophtalmo qui me confirme qu’on peut m’opérer et me propose soit le lasik, soit le PKR. Le premier est moins douloureux, on récupère quasiment de suite mais plus cher et contre-indiqué dans la pratique des sports de combat. Ca tombe bien, je n’en pratique pas du tout ! Alors partons sur ça, j’ai pas envie de souffrir, ok ?

Pré opération

28 février, jour de l’opération. Je suis convoquée à 17h pour l’opération, j’ai les fesses qui font des castagnettes. On me fait mettre des surchaussures et c’est parti pour un premier examen “Vous êtes stressée ?” me demande la gentille assistante. “Bien sûr!” “Ah mais il faut pas”. C’est à dire qu’on va me découper les yeux avec un laser, j’ai du mal à être tout à fait sereine. Je vois l’ophtalmo qui me teste, encore des tests, on me jette des gouttes dans les yeux. Je suis un peu perplexe, on va m’opérer quand ? Enfin, une assistante me récupère, range toutes mes affaires dans un placard et me file une charlotte, une blouse et un masque. Là, on y va. On m’asseoit dans un fauteuil bien moelleux et on me met encore des gouttes. L’ophtalmo m’a expliqué que j’avais les yeux secs… oui, ok ? “Mme Bartoldi ?”. Dieu du ciel, c’est moi, c’est l’heure. J’ai les miquettes mais heureusement, j’avais fait la pause technique peu de temps avant. On m’allonge sur une matelas, j’ai mes lunettes dans ma main droite que je serre un peu comme un doudou. Je m’applique à respirer par le ventre mais… je flippe de ouf. Et je vais pas vous mentir : les dix minutes qui suivent n’ont pas été des plus plaisantes.

Visions mystiques

Là, je vais essayer de décrire un peu le truc en détail donc si vous êtes un peu sensible, vous pouvez passer au paragraphe suivant. A ce moment là de l’histoire, j’ai les globes anesthésiés mais je vois tout. Pour le moment. On me colle un espèce d’appareil juste au dessus de l’oeil droit, l’oeil gauche est obstrué. C’est joli, ça fait comme un tunnel de lumière un peu. Et là, c’est l’enfer. Pas tellement l’écarteur de paupière que je sais pas quoi qu’on me met ensuite qui m’appuie vraiment sur le globe et qui fait mal. Je commence à ne plus voir grand chose, j’essaie de me concentrer pour ne pas bouger, encouragée par l’ophtalmo. On fait pareil à l’oeil gauche puis on me redresse un tout petit peu et je passe à l’appareil suivant. Là, un laser me coupe la cornée et ça sent le brûle. Un peu comme chez le dentiste quand on vous creuse une dent. Et pas de panique, c’est normal. Mais là, on rentre un peu dans le mystique puisque c’est le moment où on vous triture la cornée et au lieu de voir la petite lumière verte et la petite lumière rouge, vous naviguez dans une grande brume rouge et verte où dansent d’étranges figures géométriques.

Les lumières dansent
(c) Nong Vang

Retour obscur

Oeil droit, oeil gauche. C’est fini. C’est FI-NI. On me pose sur un fauteuil, l’ophtalmo me contrôle. Tout va bien. Je peux rentrer chez moi. Mon adoré me récupère. La secrétaire m’avait dit quelques jours plus tôt que j’avais pas forcément besoin d’être raccompagnée et franchement… mensonge ! Je dois mettre des lunettes de soleil alors qu’il est 19h et qu’il fait nuit parce que j’ai un phénomène de halo (tout à fait normal). J’ai les yeux qui piquent comme si j’avais nagé dans une eau beaucoup trop chlorée et j’ai du mal à les laisser ouverts donc je suis ravie d’avoir quelqu’un avec moi qui me guide… et me surveille dans le métro quand je ferme les yeux. NB : personne ne cède sa place. Sinon, je vous ai raconté que quand j’étais jeune et que j’avais une vue parfaite, je cauchemardais souvent que soudain, je voyais très sombre avec les yeux qui piquent. Et bah, c’était exactement ça.La soirée est donc nulle. Je n’avais pas le droit de regarder les écrans ni de lire mais en fait… je ne pouvais pas, ça piquait, ça piquait. Bon bah puisqu’on ne peut rien faire, allons nous coucher. Je place mes coques sur les yeux et dodo. Le lendemain matin, je me réveille sans douleur et là, à travers l’espace entre la coque et ma joue, je lis l’heure du réveil. Je VOIS l’heure qu’il est. Je n’avais jamais pu le faire avant. C’est officiel : j’ai récupéré ma vue. Et depuis, j’ai réalisé que je me réveillais trop régulièrement aux petites heures de la nuit mais c’est une autre histoire.

C’est officiel : je vois

Le samedi, je retourne chez l’ophtalmo pour une visite de contrôle, il est tout content car ça a très bien marché “alors qu’avec vos yeux secs, j’aurais pensé que la rémission serait plus longue”. Ah. Je vois les amis. Alors oui, je dois mettre des gouttes très souvent mais, désormais, j’excelle dans la discipline (encore un skill inutile) et comme personne ne m’avait prévenue pour mes yeux secs, je découvre avec délice l’hydratation ophtalmique. Je recommande.

Des larmes
Des fois, quand même, je me loupe et on dirait que j’ai pleuré, ça peut être drôle

Conclusion : est-ce que je recommande ? Oui, évidemment. Alors pour être honnête, malgré une mutuelle boostée, j’ai dû sortir 800 euros de ma poche pour avoir droit au lasiks. Ca vaut le coup puisque dans les faits, c’est 10 minutes pas très agréables, une soirée un peu morne (mais pas douloureuse. Ca piquait/brûlait mais c’était plus gênant que douloureux) et… la vue à nouveau. J’avais quelques pétéchies dans les yeux donc une assez velue mais qui se voit pas car sous la paupière supérieure (je ne la voyais qu’en baissant les yeux mais faut pas toucher) mais ça part bien.

Maintenant, il faut acquérir de nouveaux réflexes. Avant, j’avais des verres photosensibles… du coup, maintenant, quand je rentre dans un bâtiment avec mes lunettes de soleil sur le nez, il faut que je pense à les enlever ! 

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